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Posté(e) (modifié)

Lu aujourd’hui dans le journal “La Repubblica” de Milan.

 

Traduction littérale.
Amerrissage d'urgence sur les eaux du lac de Côme. Un planeur en difficulté a réussi à planer à quelques mètres du bord, devant le hangar de l'Aéroclub local [pour hydravions uniquement, NDT]. Le pilote aux commandes du planeur est un Français de 45 ans, ayant décollé de l’aéroport de Calcinate del Pesce (Varèse). Une fois arrivée sur la ville il a rapidement perdu de l’altitude mais il a réussi à ne pas tomber : « Je me suis retrouvé bas », comme on dit dans ce milieu. Il a expliqué que pour un planeur cela signifie avoir un problème. « Par chance, je n'ai pas eu peur ». Habilité et nerfs solides, comme ont expliqué les hommes de l'Aéroclub, arrivés avec un canot pneumatique de secours ; ils ont permis au pilote d'accomplir une manoeuvre d'amerrissage parfaite. Manoeuvre surveillée en vol en permanence par l'hélicoptère du 118 [équivalent de notre SAMU, NDT] joint au support de police, pompiers et d’une ambulance. Le pilote est sorti indemne de l'ultra-léger [ASK 21, NDT], sans reporter de blessure ou traumatisme. Énormément de touristes se sont pressés dans la zone du hangar pour immortaliser les opérations de récupération de l'aéronef (Davide Cantoni).

http://topfly.free.fr/140825_AMERRISSAGE_COME.jpg

 

 

Toutes les photos ici.

 

Quelques infos supplémentaires : le pilote s’appelle François Robert, pilote VV et PPL, volait en mono sur le K21 du club de Varèse, par une belle journée de fin d’été avec de beaux cumulus dont un bon nombre du type « baisus », habituel en cette saison. Lors d’une tentative d’accrochage du mauvais côté (Nord) au Mont San Primo, il s’est retrouvé trop bas pour rejoindre le champ connu de Porlezza et ses collègues en vol lui ont suggéré de suivre le lac et faire un amerrissage contrôlé devant le club d’hydravions de Côme. Il n’y avait aucune autre possibilité d’atterrissage. Excellente décision.
Dans cette région (Côme et Varèse), les amerrissages sont assez fréquents, bon nombre de pilotes, et même des champions, sont passés par là, c’est le seul moyen de terminer sain et sauf. Tout comme en Finlande et en Patagonie. Pour cette raison, j’emporte toujours deux gilets de sauvetage.

 

Bons atterrissages (ou amerrissages!)

jm

Modifié par JMC
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Posté(e) (modifié)

Bonjour,

 

Est-ce que c'est ce que l'on appelle "aller à vau-l'eau" ,

Vau marin bien sûr :speeeeed:

 

 

Plus sérieusement, et s'agissant d'une procédure "courante", quelles consignes sont données pour l'amerrissage ?

Technique d'arrondi, coupure de la batterie etc ...

Dans la pratique, le parachute est-il séché puis réutilisé ou réformé ???

 

 

@ plus

 

Laurent

Modifié par 1bnd
BN powered !
Posté(e)

Aucun problème pour le parachute. Il doit simplement être séché et replié.

En revanche, si l'amerrissage a lieu dans la mer, alors il faut d'abord rinçer le parachute à l'eau douce.

Yurek
http://www.yankee-romeo.com
If God meant man to fly, He'd have given him more money.
Honni soit qui mal y pense ! http://informatiquefrance.free.fr/sms/sms_04.gif

Posté(e) (modifié)

Comme disait mon regretté ami Frédérico Blatter après un alacissage en Finlande

Mon planeur il monte, il glisse et en plus il flotte , visiblement celui manquait des 2 premiers

Il pourra se jouer landing on water de Neil Young

Modifié par Monsieur bobote
Horizon pas net reste à la buvette (marin Breton)
Posté(e)

Sur la plage abandonnée (elle s'est remplie à l'occasion...)

Coquillage et crustacés (et ASK21)

Qui l'eût cru déplorent la perte de l'été (ainsi que les cumulus)

Qui depuis s'en est allé (jusqu'à l'année prochaine)

 

CQFD

Posté(e)

Afro,

on ne pas dire qu'il s'en est allé puisqu'il n'est pas venu, en tout cas dans le sud ouest

Fallait pas quitter le sud est, il est venu pendant 3 jours !

Frat's jm

Posté(e)

Bon, il faudra faire un controle complete du planeur dans l'atelier, graissaige des toutes les points etc.

 

A Norvege, un ami c'est pose sur un lac avec un LAK-19T, le planeur revole, biensur il fallait faire une revision complete du moteur.

Bons vols, Nils "ES"

Posté(e)

La graisse est hydrophobe, donc c'est bien là que l'eau aura fait le moins de mal !

Si c'est de l'eau douce, un "simple" rinçage et un bon séchage surtout.

 

L'avionique est la partie qui ne supporte pas l'eau !

Posté(e)

C'est aussi arrivé au K21 du club de Buochs il y a quelques années et, si je me souviens bien, Schleicher leur a fait changer toutes les parties métalliques (commandes de vol, etc…)

Addition salée, même dans l'eau douce.

Gilles Tatry
Posté(e) (modifié)

Bonsoir à tous et à JMC en particulier...

Quelques précisions sur ce qu'a écrit JMC : La raison pour laquelle je me suis retrouvé dans cette situation (puisqu'il s'agit de mon heu... vachage ?) est d'avoir tenté d'accrocher trop en dessous au sud de la crête du San Primo (N45.916 E9.210) , qui cours entre 1420m et 1500m. En fait, j'étais déjà passé par là disons 15-20 minutes auparavant, vers 1420m, provenant de l'ouest et l'accrochage n'a pas présenté de problème, jusqu'à la base du cumulus vers 2000m. L'objectif du vol était la tour télécom du Cornizzolo (N45.8485 E9.3167) et j'ai simplement plané jusque là, pour revenir en planant vers le San Primo sans avoir repris d'altitude au Cornizzolo (la base du cumulus se trouvait en dessous de moi à cet endroit...). Au bout du compte je suis arrivé à environ 1200m au San Primo et je me suis fié à ce qui s'était passé à l'aller. Mal m'en a pris car l'accrochage s'est révélé bien plus difficile que je ne l'imaginais et je suis resté coincé dans la cuvette de Zelbio (N45.905 E9.180).

 

Là j'ai réalisé que de deux choses l'une : Ou je trouvais un moyen de reprendre de l'altitude ou je finissais dans le lac de Côme, qui est la seule surface plane disponible dans ce secteur comme l'écrit JMC... La deuxième hypothèse s'est précisée avec toujours plus d'insistance au fil des minutes et j'ai donc décidé de tenter de rejoindre l'aérodrome de Côme (LILY, hydro seulement), que je connaissais pour l'avoir survolé à moteur de nombreuses fois. Pour avoir eu l'occasion de discuter par le passé avec des pilotes hydravion, je savais aussi d'une part que la piste 01-19 (N45.8143 E9.0705 à son extrémité sud) était garantie libre du trafic lacustre, et que d'autre part je pouvais compter sur la présence d'une embarcation de sauvetage de l'AeC, ou à défaut des embarcations du port de plaisance de Côme qui jouxte l'aérodrome. Il se trouve qu'en suivant le flanc Est du lac entre Zelbio et Côme, le vario est resté proche de zéro, ce qui a bien aidé pour arriver à LILY. Durant cette phase j'ai été contacté par radio par l'hélicoptère du 118, à qui j'ai communiqué mes intentions (remonter ou à défaut amerrir à LILY). L'hélicoptère est resté sur zone jusqu'à l'évacuation du planeur.
Par radio il m'a aussi été conseillé de me défaire du parachute, ce que j'ai fait durant ce plané. Ca n'a pas été particulièrement facile vu qu'il m'a fallu d'une part tenir attachées les ceintures 5 points et d'autre part piloter le planeur à faible distance de la montagne, tout en surveillant une improbable ascendance salvatrice... A Torno en particulier il m'a été indiqué la sortie du tunnel routier (N45.8545 E9.1143) qui paraît-il génère une ascendance. Un libériste de mes connaissances a réussi à éviter le bain dans le lac grâce à ce tunnel mais ça n'a pas marché pour moi. Et donc je me suis présenté en finale 19 à LILY et j'ai déverrouillé la verrière. A ce moment j'ai aussi penser à mettre le master sur OFF (pour limiter les courts circuits) mais il m'a été impossible de trouver d'un coup d'oeil sa position sur la planche de bord... Par chance le vent était nul et les vagues négligeables, ce qui a limité le risque d'embarder. J'ai tenu les mêmes paramètres que lors d'un atterrissage normal, peut-être un poil plus cabré. La roulette de queue a touché l'eau en premier, immédiatement suivie du train principal. La décélération a été rapide mais douce, sans embarder et sans capoter. L'aéronef s'est immobilisé à quelques dizaines de mètres de la rampe des hangars de l'AeC Como. Je me suis extrait de

l'habitacle et le Zodiac de l'AeC est arrivé dans la minute. J'ai également déconnecté la batterie avant de monter sur l'embarcation.

Une caméra de video-surveillance du stade a filmé le touchdown (à moins qu'il ne s'agisse d'un splashdown ?)

http://www.espansionetv.it/news-etv/item/2357-ammaraggio-il-video.html

Les opérations de récupération et de démontage de l'aéronef ont été immortalisées par la webcam de MeteoComo positionnée à sur le hangar de l'AeC :

http://webcam-archive.org/cam/79/1408890491

et suivantes.

Il s'est écoulé moins de 28 minutes entre le splashdown (16:28) et la mise hors de l'eau du planeur. L'aéronef ne semble pas avoir souffert de dommages structurels. Il est actuellement démonté et sèche à Calcinate (LILC) en attente d'instructions spécifique de la Schleicher sur la remise en état: En effet, ce cas de figure n'est pas couvert dans les manuels de maintenance... L'avionique a également été démontée et mise à sécher à 50°C. Il y avait à bord un datalogger Colibri, qui a été brièvement immergé. Par précaution, il n'a pas encore été lu. Une hypothèse est de confier au constructeur LX Navigation l'extraction les données du vol.
L'ANSV (homologue italien du BEA) a été informé de l'évènement et semble-t-il au vu de l'absence de dommages à la structure, a pour l'instant décidé de le classer sans suite, le considérant comme un atterrissage en campagne.

Une petite enquête auprès des membres historiques de l'Aero Club Adele Orsi (basé à Calcinate, LILC) révèle que depuis sa création en 1962, il y a eu au moins 13 amerrissages. Ceux ci ont eu lieu pour la plupart dans le Lac de Côme (LILY et ailleurs), dans le Lac Majeur et dans le lac de Varèse qui jouxte la piste de LILC.

Bon vols

François (420h avec le moteur et 140h sans).

Modifié par frobert
Posté(e)

Merci pour ce témoignage

Jean-Noël Violette

How many here and now, who slip off to this place for the fun of it,

slide gently across to fly on air vastly simpler than ours, in different

sunlight, to work on flying-machines that in our time don't exist,

to meet friends and loves they've missed here?

Richard Bach, Out of my mind (De l'autre côté du temps)

http://marque-en-ciel.blogspot.com/

Posté(e)

Merci pour ce témoignage détaillé et illustré ...... ainsi que le nombre important d'information en retour d'expérience (enlever le parachute, switch OFF, atterrissage, ....)

 

Bons vols,

Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve

 

Posté(e) (modifié)

Il me semble avoir lu quelque par (bouquin bleu ?) qu'il fallait penser à sortir le train (pas de souci pour l'ASK21) pour éviter les effets d'"aspiration" vers le bas au moment du contact du fuselage avec l'eau

Modifié par Bre901

Mon site d'utilitaires : https://condorutill.fr/index_fr.php


A partir de ce jour j´n´ai plus baissé les yeux / J´ai consacré mon temps à contempler les cieux / A regarder passer les nues
[...] / A faire les yeux doux aux moindres cumulus... Georges Brassens (L'orage)

Posté(e)

Il me semble avoir lu quelque par (bouquin bleu ?) qu'il fallait penser à sortir le train (pas de souci pour l'ASK21) pour éviter les effets d'"aspiration" vers le bas au moment du contact du fuselage avec l'eau

Oui, et passer les volets en négatif au moment du toucher (pour éviter aussi l'effet de plongée).

Tout comme l'atterrissage sur des céréales hautes, vent arrière bien entendu (dans le sens des épis).

jm

Posté(e)

 

Question subsidiaire: s'il y a de grosses vagues, on se pose dans quel sens?

ça se complique !

 

Pour moi cela sera parallèle à la houle (c'est comme pour les sillons dans le champ !!!) donc // à la plage en général.

 

Extrait du manuel de vol du Crystal, section 3 "Procédures d'urgences"

 

"3-3 Atterrissage sur plan d'eau :

Le Crystal est étanche et flotte.

 

Procédure proposée : sortir le train et effectuer un arrondi normal en rentrant lentement et progressivement les AF afin de toucher la surface de l'eau le plus lentement possible. Choisir une trajectoire face au vent, parallèle à la berge, ou convergente à celle-ci en fin de course.

Cette manœuvre se contrôle très bien au palonnier. Attendre l'immobilisation du planeur pour ouvrir la verrière. Ramer ou nager si votre dextérité ne vous a pas permis l'accostage de la berge (il a de l'humour le Christian !!!).

 

Remarque : L'atterrissage sur l'eau doit se faire train sorti et aération fermée. "

 

 

Olivier

L'alcool est l'ennemi du pilote,

mais fuir devant l'ennemi c'est lâche...

Posté(e) (modifié)

Bonsoir de nouveau

Des nouvelles du planeur: Il a été remonté avec son instrumentation et est en état de voler (vol d'essai encore à faire). Je n'ai pas vu la réponse de la Schleicher mais de toute évidence il n'y pas eu besoin d'une intervention lourde. La radio et le Flarm, incroyablement, sont opérationnels. Le Colibri non. L'anémomètre du pilote est le seul instrument de la planche de bord qui a dû être remplacé. Une trace GPS du vol a pû être extraite du Flarm m'a-t-on dit. Pas encore vue, cependant... Ca fera sûrement l'objet d'un débriefing demain à l'AeC...

 

Egalement, une video de l'abandon du planeur:

http://www.quicomo.it/08/24/aliante-ammarato-il-video-fatto-da-due-pescatori.html

 

Sur cette video, on voit le Zodiac de l'AeC Côme et l'embarcation qui m'a récupéré. La personne dans l'eau avec un gilet de sauvetage jaune est un plaisancier qui est ocupé à attacher un bout au cône de queue afin de remorquer le planeur à la rive.

 

Il m'a cependant été dit depuis que le remorquage par la queue est une mauvaise idée, car on embarque de l'eau par l'extrémité ouverte du cône et deplus l'écoulement liquide "à rebrousse poil" sur les ailes tendrait à enfoncer le planeur. L'idéal serait paraît-il de remorquer vers l'avant arrimé à son crochet, ce qui génère également une portance hydraulique sur les ailes et tend à sortir l'aéronef de l'eau. Ca suppose cependant que les personnes qui procèdent à la récupération du planeur aient une certaine familiarité avec le positionnement du crochet et sa manoeuvre...

Sur une des photos postées par JMC (la numéro 6), on voit qu'une fois sur la rampe de mise à l'eau des hydravions, le planeur a été hissé hors du lac par les pompiers, par traction manuelle sur un bout connecté au crochet de remorquage. Si on regarde avec attention, le premier mètre du bout est d'une couleur différente : Il s'agit d'une sangle textile pour l'arrimage des bagages. Elle est enfilée dans un banal maillon rapide, et le maillon est passé dans le crochet du planeur. J'emporte en vol ces deux accessoires peu volumineux (sangle enroulée + maillon rapide), pour des cas comme celui-ci, où il est nécessaire de faire remorquer per un tiers le planeur vaché : Les pompiers avaient en effet commencé à nouer le bout derrière les ailes ce qui aurait probablement endommagé le bord de fuite, ou les flaps (si flaps il y avait eu)...

 

Pour finir, le président de l"AeC Côme est d'avis de me délivrer une habilitation hydravion "honoris causa"...

 

François

Modifié par frobert

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