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Posté(e)

Bonjour

 

Je suis sous oxygénothérapie
(ambulatoire) et essaie de gérer mes efforts avec un oxymètre, j'ai
une mauvaise vision de nuit.

Je cherche à savoir quels troubles

de la vue ou du système nerveux central (agitation, somnolence,
vertiges, etc...) se produisent pour une désaturation donnée. Je
n'ai trouvé, dans les études effectuées en médecine aéronautique
ou en médecine du sport et consultables sur internet que des
descriptions des troubles en fonction de l'altitude pour une personne
en bonne santé, sans indication du taux d'oxygène dans le sang.

 

C'est en cherchant cela que j'ai
trouvé votre forum. Vous utilisez des oxymètres et avez besoin d'un
apport d'oxygène en altitude.

Savez vous en dessous de quel taux
d'O2 les troubles apparaissent, pouvez vous m'indiquer un ouvrage ou
un site qui réponde à ma question ??

 

Jef

 

Posté(e)

Difficile de répondre à ta question. De mon expérience (47 ans de mesures des gaz du sang) ressort qu'il est surtout question de susceptibilité individuelle. La mesure de la saturation oxyhémoglobinée par oxymétrie de pouls n'est pas non plus exagérément fiable, il serait illusoire d'en tirer des conclusions précises, et encore moins des corrélations individuelles. Si tu y arrives, il faut publier. Bon courage

Posté(e)

Bonjour

 

Je suis sous oxygénothérapie (ambulatoire) et essaie de gérer mes efforts avec un oxymètre, j'ai une mauvaise vision de nuit.

Je cherche à savoir quels troubles de la vue ou du système nerveux central (agitation, somnolence, vertiges, etc...) se produisent pour une désaturation donnée. Je

n'ai trouvé, dans les études effectuées en médecine aéronautique ou en médecine du sport et consultables sur internet que des descriptions des troubles en fonction de l'altitude pour une personne en bonne santé, sans indication du taux d'oxygène dans le sang.

 

C'est en cherchant cela que j'ai trouvé votre forum. Vous utilisez des oxymètres et avez besoin d'un apport d'oxygène en altitude.

Savez vous en dessous de quel taux d'O2 les troubles apparaissent, pouvez vous m'indiquer un ouvrage ou un site qui réponde à ma question ??

 

Jef

 

Voici la réponse du Dr Heini Schaffner, expert mondial sur le sujet et co-auteur du chapitre 12 de mon livre Danse avec le Vent.

 

«Tous les saturomètres, bon marchés ou sophistiqués, ont une inexactitude de 2 % et ne renseignent que sur le pourcentage du chargement max. en oxygène des globules rouges du sang (sortant des poumons). Combien d’oxygène arrive effectivement au cerveau et aux yeux se mesure essentiellement par les performances mentales et visuelles et dépend aussi d’autres facteurs, tels que rétention hypoxique d’eau cellulaire, acclimatation respiratoire et circulatoire, degré d’hyperventilation déclenchée, anémie éventuelle, fréquence cardiaque et pression artérielle, artériosclérose, posture, etc.

Comparé avec la capacité de transport d'une compagnie aérienne, le saturomètre ne renseigne que sur le taux moyen d’occupation des places pour passagers et le remplissage du compartiment fret aérien, omettant inconsciemment ainsi la capacité de leurs avions en service, leur fréquence de vols et leur vitesse de croisière.

En supposant que l’ensemble des mécanismes de compensation circulatoires de l’hypoxie soit invariable (bien qu’ils ne le soient jamais), il est admis qu’une saturation en dessous de 90 % marque définitivement l’épuisement du métabolisme totalement aérobie, recyclant ainsi suffisamment d’ATP, la source énergétique biologique du métabolisme neurocellulaire requis pour la meilleure vision et toutes les facultés mentales. En respirant de l’air au niveau mer, un enfant peut atteindre 98 %, un jeune adulte 96 %, un vieillard 93-95 %, mais un jeune pilote, même non fumeur, à 3.000 m n'aura seulement que 88 %; la valeur de 75 % est d'ailleurs la saturation du sang veineux, où le risque de coma et le danger de mort sont imminents, si cet état devait durer.

Durant un métabolisme partiellement anaérobie toutes les fonctions visuelles sont ralenties (mouvements oculaires, adaptation, accommodation, récupération suite à l’éblouissement, champ de vision, vue perçante, nocturne et colorée, etc.) Au niveau cérébral, ce sont les fonctions corticales cognitives qui souffrent au premier abord, suivies de la fine motricité et du développement d'une stupeur avant la perte de connaissance. Curieusement en hypoxie la fonction auditive est préservée bien plus longtemps que celle de la vision. »

 

Cordialement

www.topfly.aero

Posté(e) (modifié)

Le problème n'est pas celui de la précision de la mesure dans un échantillon biologique à plus ou moins 2% près, c'est celui de ce qui est effectivement mesuré en fonction de la vascularisation de la zone où l'on place le saturomètre et de ce que ça représente vraiment. On ne peut lire que la saturation de la zone explorée (doigt, lobe de l'oreille, front) dans les conditions de température, de pression et de métabolisme ou elle se trouve, ce qui ne renseigne que fort peu sur la saturation oxyhémoglobinée effective du sang artérialisé moyen présent dans les veines pulmonaires. Et encore, la saturation n'est en elle-même qu'un pis-aller, il vaudrait mieux pouvoir mesurer la pression partielle artérielle d'oxygène, et encore plus idéalement le contenu artériel en oxygène (c'est ce que suggère d'ailleurs indirectement l'éminent Dr Heini Schaffner au travers de sa comparaison avec le remplissage des avions).

Je ne suis pas expert mondial, mais j'ai quand même un peu de bouteille. :flowers:

Dr C. Boulenguez ex MCU-PH 47 ans d'explorations fonctionnelles respiratoires

Modifié par Boulenguez
Posté(e)

Merci à C Boulenguez, Robert Herlich et Jean-Marie Clément.

 


'' Danse avec le vent '' est disponible sur Amazon. Je le commande.

 

J'ai trouvé d'autres textes sur le sujet : ''hypoxie d'altitude et vol à voile – pourquoi utiliser l'oxygène'' par Christine Roblot, '' l'utilisation raisonnable de l'oxygène lors de longs vols alpins '' par Heini Shaffner et sur le même forum '' Oxygène – Page 3 – Technique & Matos '' avec un graphique, transmis par JMC, indiquant le taux d'oxygène dans le sang en fonction de l'altitude.

 

Ce qui me manque c'est une description des troubles en fonction des valeurs de SpO2 mesurées. J’attends donc de recevoir '' Danse avec le vent ''.

 


Cordialement

 

Jef

  • 1 an après...
Posté(e)

Tout ce qui a été dit est parfaitement juste.

Lors de l'épidémie de Covid-19, dans les services de réanimation, il a été observé une non proportionnalité entre la SaO2 (saturation en oxygène de l'hémoglobine, mesurée à travers la peau) avec les signes d'hypoxie réelle. Cette différence est liée au fait que la SaO2 n'est que le reflet du transport de l'oxygène entre la "source" (les alvéoles pulmonaires) et la "destination" (les tissus périphériques, dont le cerveau en particulier). Ce n'est qu'un élément de la chaîne. Quelqu'un qui serait étranglé pourrait souffrir d'hypoxie cérébrale alors que sa saturation est normale.

 

Ce qui est avéré, c'est que l'hypoxie est indétectable par l'intéressé, contrairement à ce que les nouveaux textes préconisent pour l'utilisation d'oxygène par le commandant de bord d'un aéronef de loisir.

L'utilisation d'un oxymètre de pouls nécessite une formation afin d'interpréter les résultats en fonction des circonstances : vasoconstriction liée au froid, fausse hypoxie liée à la lumière du soleil sur le capteur, qualité du signal oxymétrique selon le matériel utilisé...etc.

 

En tout état de cause, les signes caractéristiques d'un état précoce d'hypoxie seront toujours les même pour un individu donné (par exemple, des baîllements pour les uns, des troubles visuels pour d'autres, des maux de tête pour quelques uns...etc. Ces signes sont divers dans une population donnée, mais constants pour chaque individu. J'ai des bâillements à 2500m, chaque fois que mon hypoxie apparaît, j'aurai toujours ce signe. Chez mon voisin, cela peut-être une vision détériorée détectable, chez un autre encore une autre manifestation.

En effet, le dernier sens touché par l'hypoxie est l'ouïe, ce qui invite tout pilote qui entend l'injonction qui lui est faite sur la VHF de diminuer immédiatement son altitude à le faire sans chercher à comprendre !

 

Donc, il n'y a aucune réponse possible à votre question, sinon les réponses d'un médecin aéronautique qui interprètera vos signes en fonction de votre degré d'hypoxémie.

 

Voilà ce qu'on peut vous dire à ce sujet.

 

Il existe un matériel un peu onéreux ici :

 

https://www.amazon.fr/dp/B07NYVKBM5/ref=pe_3044141_189395771_TE_dp_1

 

qui permet un suivi de l'oxymétrie de pouls durant une période donnée. Il faut impérativement masquer le capteur vis à vis de la lumière solaire (port de gants). Les résultats se lisent sur un téléphone mobile après téléchargement de l'application dédiée.

 

Bon courage et bonne journée à tous.

 

Amitiés vélivoles.

 

Dr JM Alard

Médecine aéronautique

Anesthésie-Réanimation

Posté(e)

Effectivement je sais que lorsque je commence à être en hypoxie, j'ai une diminution de mon champ visuel!!!

A chacun de bien ce connaitre

Ils ne savaient pas que c'était impossible, ils l'ont fait.....
  • 3 semaines après...
Posté(e)

NE pas oublier comme bon signe d'alerte

Somnolence

Confusion mentale et lenteur d'ideation (ça fait un peu moyenâgeux, mais reel)

Désorientation temporo-spatiale (quelle est la date,ou êtes vous)

Å ne pas négliger quand à la question de l'instructeur berger de ses ouailles,on a une réponse lente,hésitante,mal articulée

M G anesthésiste réanimateur (et les hypoxies normobariques,c'est souvent notre quotidien !!!!)

  • 2 ans après...
Posté(e)

Bonjour à tous

Je reviens dans votre forum, sur le même sujet, car si j'ai trouvé une solution pour moi j'aimerai faire profiter d'autres insuffisants respiratoires de vos conseils et de votre expérience. Après avoir eu deux accidents de voiture seul (sortie de route sans cause apparente) j'ai recours à l'oxygène dès que j'ai à faire un trajet de plus de 30 minutes ou que je ressent de la fatigue. Je fais un test d'effort régulièrement sous le contrôle d'un pneumologue et me sers d'un oxymètre lors des activités physiques.

C'est particulièrement à Jean-Marie Clément que je m'adresse.
Lors des réadaptations respiratoires, les patients ont une éducation thérapeutique mais elle reste générale et je n'y ai jamais entendu parler de la conduite auto,  or cela est très important pour notre autonomie. Je voudrai pouvoir y faire part des observations de Jean-Marie Clément et Heini Schaffner publiées dans "Danse avec le vent" (ch 12), avec leur autorisation bien sûr.
J'espère une réponse favorable et vous en remercie par avance

Cordialement
Jean-François Jubertie

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