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Hauteur minimale pour un demi-tour


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Posté(e) (modifié)

Bonjour!

Je m'interroge sur le comportement à adopter en cas de rupture de câble au décollage remorqué, dans une situation ou il n'y a aucun espace dégagé raisonnablement utilisable dans l'axe de la piste sur environ 500m.

On lit un peu partout qu'il faut être à au moins 50m pour faire demi-tour. Je l'interroge sur ce chiffre car un simple calcul montre que dans un demi-tour, incliné à 45°, dans des conditions normales on perd un dizaine de mètres, pas plus. Je comprends bien qu'on prenne une marge de sécurité mais il me semble tout de même qu'une trentaine de mètre c'est largement suffisant pour faire demi-tour quand on est encore au dessus du terrain, qu'en pensez-vous ?  

Merci de votre éclairage!

 

Modifié par haltux
Posté(e) (modifié)

Il y a une vidéo intéressante sur cette situation, en entraînement avec un motoplaneur SF25, dans un pays de l'Est. Je ne trouve pas le lien maintenant...

Edit :

L'élève est prévenu de l'exercice, donc il n'y a pas l'effet de surprise d'une casse du câble. L'assiette est aussitôt corrigée pour garder la vitesse, le côté du virage est déjà choisi avant la réduction moteur, et la mise en virage faite immédiatement en sécurité.

On constate que les 50 m ne sont pas de trop ! !

Alors imagine en ajoutant le temps nécessaire pour gérer l'effet de surprise : le coup de manche en avant trop (ou pas assez) accentué pour garder la vitesse, la décision à prendre entre devant ou demi-tour, le choix du côté du virage...

D'ailleurs j'ai toujours appris à mes élèves qu'en dessous de 80-100 m, c'est devant (ou un peu sur les côtés) ! Et pourtant j'utilise cette vidéo tous les hivers durant les réunions-sécurité...

Modifié par Bob
Posté(e)

Au millénaire dernier, j'ai eu ce genre d'expérience à Grenoble en Astir avec un remorqueur qui montait mal (rotor sur la piste ?) il a viré pour se mettre sur une branche vent arrière rapprochée et j'ai cru voir un battement d'ailes (ce qui n'était pas le cas, juste la turbulence, mais si je me souviens bien sa radio était en panne). J'ai largué à environ 50-60m travers milieu de piste et j'ai fait une PTU (on apprenait encore ça à l'époque). Pas de problème mais les témoins au sol m'ont dit qu'il n'y avait rien de trop en bout d'aile en sortie de virage.
En plus dans ce cas, il n'y avait pas de problème de décision quand au sens de virage et pas de contre-virage pour reprendre l'axe.
Je rejoins donc tout à fait la conclusion de Bob

Mon site d'utilitaires : https://condorutill.fr/index_fr.php


A partir de ce jour j´n´ai plus baissé les yeux / J´ai consacré mon temps à contempler les cieux / A regarder passer les nues
[...] / A faire les yeux doux aux moindres cumulus... Georges Brassens (L'orage)

Posté(e)

Personnellement, j'ai eu un largage intempestif vers 50 m lors d'un de mes premiers vols sur Astir "temporibus illis". Devant moi, la ville, à gauche, un avion qui décollait de la piste en dur parallèle à celle en herbe, à droite, des champs de maïs de plus de 2 m de haut. En soignant ma vitesse (juste assez mais pas trop) et mon fil de laine, j'ai viré à gauche derrière l'avion en montée, comptant atterrir à contresens sur l'herbe de l'autre côté de la piste en dur. Pas de chance: il y avait des moissonneuses au travail. J'ai donc continué à virer un peu et me suis posé légèrement en oblique sur ma piste de départ, en contre-QFU. Vers la fin de la manoeuvre, mon aile gauche n'était pas bien loin du sol...

Mon analyse : avec un planeur suffisamment fin, ça peut passer à 50 m si on fait gaffe, mais je préfère ne pas avoir à répéter ça. Avec un avion à moteur, le demi-tour vers la piste a déjà tué pas mal de monde - y compris des pilotes d'essais. Ne pas oublier que près du sol, on risque de ne pas oser incliner suffisamment, ce qui est générateur de vrilles.

Ah, oui, en complément : lors d'une casse de câble vers 50 m avec un Rhönlerche (câble trop usé dans l'enrouleur), j'ai eu la chance d'avoir une prairie à portée entre les champs de maïs, parce que ce planeur n'a pas volé son surnom de "Rhönstein" (Pierre de la Rhôn). J'étais littéralement "aux vaches" ce jour-là. 

Stéphane Vander Veken
Posté(e)

Bonjour
Je rejoins totalement les messages précédents

Le plus important est d’en parler avec les instructeurs de ton club et de s’entraîner à ces manœuvres avec eux 

chaque décollage ou phase proche du sol présente un risque que l’on peut minimiser en anticipant les actions et contrôles

Une bonne pratique est d’annoncer en continu et à voix haute les actions à suivre en cas de panne ou casse de câble 

2 options ? prends la mauvaise, comme ça si tu te trompes...

 

vincent.jvt01"xxx"free.fr

Posté(e) (modifié)
Citation

Je l'interroge sur ce chiffre car un simple calcul montre que dans un demi-tour, incliné à 45°, dans des conditions normales on perd un dizaine de mètres, pas plus

Bonjour,
En refaisant la réflexion de mon côté;
-pour un 3/4 de tour + 1/4 de tour en contre virage, ça donne un tour, 20 à 30secondes de vol sous facteur de charge (= trainée) + action aux commandes (=trainé), je dirai à peu près au pif 20 à 35m si bon pilotage.
-Besoin aussi de 10m mini (au niveau du fuselage) sans obstacles pour ne pas toucher le sol avec l'aile
-Si on ajoute une masse d'air possiblement entre +1 et -1m/s...(près du sol, l'ascendance devient faible ? )
-...ainsi que toutes les choses déjà dites ci-dessus relevant du facteur humain.
- En instruction, on ajoute le besoin d'avoir un message clair et uniforme valable dans une majorité de situation, avec un pilote tout débutant. Le pilote en apprentissage saura prendre en compte des paramètres plus complexe dans le futur, mais pas au début 🙂 .

Mon expérience perso me laisse croire encore aujourd'hui que 80 ~ 100m c'est pas mal 👍

 

Modifié par Florent CEMENCE
Posté(e)
Il y a 7 heures, haltux a dit :

Merci à tous pour vos retours. Pour être bien clair je ne suis pas pilote, pas même en instruction (pour l'instant), juste curieux.

Much Ado About Nothing

 

Pour ma part instructeur depuis 49 ans j'ai toujours dit a mes élèves qu'un demi tour  pour un contre QFU , après une casse câble ou autre pb a moins de 80m minimum c'était jouer a la roulette russe

Posté(e)

L'utilisation de la vidéo permet de '' dédramatiser '' le demi-tour et de montrer qu'à 80 ou 100 m il faut s'appliquer et qu'il y a peu de danger...

Posté(e)

Lors de ma formation initiale treuil et durant mes contôles qualification on m'a toujours enseigné moins de 100m droit devant et au dessus de 100m on fait un tour de piste raccourci.  Maintenant en remorquage, dans certaines conditions, 100m on est parfois juste passé le seuil de piste opposé dans ce cas un demis tour pour poser contre QFU pourquoi pas, mais, c'est quand même chaud.  Comme dit Stephane, il ne faut pas avoir peur d'incliner et bien gérer sa vitesse et son fil de laine.  Ne pas oublier non plus qu'il y a la partie information aux autres aéronefs à gérer à ce moment.  Déterminer quel côté on prend pour le virage.  Cela fait quand même beaucoup de paramètres à intégrer en un très-très court laps de temps.

Cirrus pilote does it better
Posté(e)

Faut regarder le film sur "Sully" et sa décision de se poser dans l'Hudson.

Je vois pas de meilleure analyse. La décision se joue en quelques fraction de secondes.

L'entrainement joue beaucoup. Le briefing sécurité au décollage doit faire la différence.

Ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à se tromper qu'ils ont raison.

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